mercredi 20 juillet 2016

OU EST PASSEE NOTRE PART D'HUMANITE ?

Argent public ...et terrorisme !
 
Difficile de mettre en parrallèle ces deux mots et pourtant un lien existe peut-être. Admettons (c'est une hypothèse) qu'en France, il y ait le plein emploi (ou quasi - comme c'était le cas dans les années 1970). Plein emploi, pas de chômage et chacun-e peut construire sa vie personnelle sans trop de craintes. Dans ce cas de figure, pensez-vous qu'on en serait là ?
Honnêtement, posez-vous la question.
Et dans le cas d'une réponse négative, la question suivante sera : qu'est-ce qui a changé en 40 ans ?


dessin de Wolinski (Charlie Hebdo), abattu en janvier 2015



Chacun-e trouvera de multiples réponses en fonction de ses souvenirs ou de ce qu'il-elle a entendu. On pourra ainsi mesurer l'accélération du temps politique et économique, combien la “mondialisation”, la captation des ressources naturelles, la centralisation des pouvoirs économique et ...politique ont complètement changé le fonctionnement du monde dans une optique de “libéralisation” aux objectifs purement capitalistes, financiers de produire de la plus-value, de l'argent numérisé qui enrichit les oligarchies des actionnaires.
Cette façon de (dé)construire le monde est aussi une façon de déshumaniser les personnes qui ne sont plus que des pions utilisables à souhait : une précarisation qui est en fait de l'esclavage “moderne !!!”. Quand il n'y a plus guère d'espoir pour améliorer ses conditions de vie, quand la peur du lendemain est omniprésente, toutes les dérives sont possibles.
Attention, je ne cherche pas là à excuser d'une quelconque façon le terrorisme meurtrier et aveugle, mais il a évolué radicalement. Entre Carlos, la Bande à Baader, les Brigades Rouges, Action Directe et le terrorisme fanatique d'aujourd'hui, le visage et les cibles de cette violence criminelle ont bien changé.

Pourquoi lier d'une certaine façon cela à l'argent public ?
 
L'argent public (nos impôts et taxes diverses) est censé servir à apporter des services publics à la population en la sortant du cadre de la sphère commerciale. Or les services publics sont menacés de plus en plus depuis des années et de plus en plus privatisés pour devenir des secteurs rentables pour les seuls actionnaires. On parle là aussi bien des secteurs de l'éducation, de la santé, des transports, etc...Et cela avec la complicité des pouvoirs politiques de droite comme de gauche et sous les ordres de la Commission Européenne néo-libérale (dont les membres n'ont aucune légitimité d'élu-e-s).






Prenons l'exemple du CICE (Crédit d'Impot pour la Compétivité et l'Emploi)

L'Etat verse aux entreprises de l'argent public afin de ...relancer l'économie (de marché), sans distinction, sans justification, sans contrepartie, sur simple demande et depuis... 2012. De 2013 à aujourd'hui, cela représente en moins de trois ans, 48 MILLIARDS d'€. A l'époque, Pierre Gattaz, président du syndicat des patrons (MEDEF) avait “promis” la création de 1 million d'emplois. Au plus, cela a ...sauvegardé 140 000 emplois selon des calculs statistiques croisés. Ce ne sont même pas les PME, l'industrie ou les start-up innovantes à qui ça a profité pour donner un coup de pouce, mais ce sont le commerce, la grande distribution, les grandes entreprises qui captent la majorité des aides, elles qui ont déjà bénéficié d'autres aides en compensation des 35heures, le crédit impôt recherche et des allègements divers. La Commission Européenne applaudit des deux mains cette manne financière publique qui permet, selon elle, “d'abaisser le coût du travail en France” !!!
Pour avoir un impact sur l'emploi, il faudrait conditionner ces aides, mieux les cibler, bref avoir une vraie politique publique budgétaire.
Et des déperditions d'argent public, il y en a à tous les niveaux : municipal, intercommunal, départemental, régional, national. Tout le monde peut citer des exemples selon où il-elle habite.

Moins d'argent public pour tous, moins de services publics, moins d'emplois, plus de désespérance, plus de peurs des lendemains, plus de luttes pour même survivre. Et puis l'étalement de la richesse en face, décomplexée et en plus usurpée dans des paradis fiscaux, des “Panama Papers” et autres scandales financiers (que l'argent public va éponger !).

Tout cela crée de la violence, des tensions palpables partout, le rejet de LA faute sur les autres et des comportements hystériques démesurés au nom de quelques principes soit-disant salvateurs, purificateurs censés déresponsabiliser. Mais rien ne peut justifier un quelconque acte aveugle et meurtrier tuant des centaines d'innocent-e-s.




Responsable, mais pas coupable


Mais, et je le répète souvent, nous avons toutes et tous une part de responsabilité, chacun-e à son niveau soit en laissant filer soit en faisant l'aveugle (ou/et le/la sourd-e) soit en votant les atiseurs des mèches de la violence et du rejet, soit en pointant le doigt trop bas pour toucher les vrais responsables, soit en …. Chacun-e peut se poser les questions.

Pour ma part, tous ces phénomènes, ces attentats, ces déferlements mortifères ne viennent pas de nulle part comme une génération spontanée, mais sont les signes accablants d'une société qui se délite, d'une démocratie mise à terre, de pouvoirs politiques complétement décrédibilisés et complices, d'une économie misée sur la seule plus-value de produits éphémères et la captation rentable des sources d'énergie naturelles en diminution irréversible.


Collectif et humain avant tout

Des solutions, je ne sais pas qui en a pour l'immédiat, mais des pistes de réflexion existent, des constats accablants aussi, une façon d'être et d'agir sont possibles, mais qui va les porter  ?

On ne peut plus croire et suivre des hommes-femmes “providentiel-le-s” qui changeraient les choses. On a trop entendu des promesses et vu combien elles étaient bafouées aussitôt, aussi il n'y a que l'espoir de pouvoir évoluer collectivement au sein des communautés villageoises ou des réseaux plus informels, ponctuels. Ce sentiment qu'ensemble,- en dehors des structures politiques, des ensembles économiques et financiers -, il y a des champs du possible, ce sentiment existe et commence à s'affirmer, car il représente de l'espoir et ouvre des perspectives nouvelles pour ceux et celles qui veulent bien aller jeter un oeil de ce coté-là... Et cela se fera au-delà des partis, des  religions, car on y retrouve l'humain, cette part de nous-mêmes qui s'est peut-être perdue en route quelque part et qu'il faudra bien retrouver, pour SE retrouver.

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