mardi 28 juin 2016

Privilégié, moi ?

C'est vrai que quand on est détaché des obligations professionnelles qui nous aident à “gagner” notre vie ou plutôt qui nous permettent d'avoir de l'argent pour avoir un toit, se nourrir, se vêtir, se déplacer ;  bref quand on a un certain âge et qu'on a tout, matériellement, on est réellement libre et on peut vivre au jour le jour de façon pleine et heureuse.
Mais est-ce que le détachement matériel suffit à une plénitude de bonheur ?  




Ce qui apporte aussi le surplus de bonheur c'est de vivre avec une personne avec qui on partage les idées, les convictions profondes, un certain art de vivre. Peut-être même avec qui on a fait et élevé un ou plusieurs enfants, avec lequel-lesquels on se sent bien. Et même peut-être encore plus, qui vous ont donné des petits-fils ou petites-filles avec lesquel-le-s il est si agréable de se retrouver à trois générations et avec lesquel-le-s on peut discuter, échanger librement, sans pudeur et sans gène.
Est-ce si rare ?
Probablement. Et pourtant c'est un peu ce que l'on souhaite toutes et tous, non ? D'arriver dans ce temps de vie (de la “retraite”) où ces conditions sont réunies, avec la santé en plus !
On pourrait alors se contenter pleinement de ce bonheur, de ces moments de vie.

Mais on a aussi une sorte de “devoir” de partage, de transmission, d'échange de savoirs et je crois que cela aussi est très important. C'est pour cela que nous nous devons de parler beaucoup, de donner nos avis, de partager nos expériences, nos savoirs-faire, de ne pas se taire et se terrer, mais bien de transmettre, de donner.

Ce n'est pas donné à tout le monde et donc je devrai me sentir “privilégié” et même avoir honte d'affirmer cette légèreté. Je devrai me laisser traiter de bourgeois, de nanti, de ...Mais il faut alors rappeler un certain nombre de choses qui montrent que ce que l'on croit aujourd'hui (par l'apparence) est bien lié à la décrépitude d'une certaine façon de tout un tissu social de ce pays en peu de temps.



Je suis né après-guerre (la deuxième guerre mondiale, six ans après la libération du pays). J'ai fait l'école primaire, mon certificat d'études, puis les classes d'orientation, le petit lycée et j'ai fait le concours d'entrée à l'école normale après la 3ème. Mes parents, ouvriers avec cinq enfants, ne pouvaient pas nous payer les études supérieures et même le lycée occasionnait pas mal de frais. Donc, j'ai fait l'Ecole Normale d'Instituteurs, interne et boursier de l'Etat. En contrepartie, on signait un contrat de travail où on s'engageait à enseigner au moins dix ans pour l'Etat.
Ma vie a été donc essentiellement basée sur mon métier d'enseignant avec les parenthèses des vacances scolaires. Ces vacances étaient souvent consacrées aux voyages qui apportaient aussi matière à intégrer de nouvelles choses dans mon enseignement.
Bref, instituteur au départ, ça ne gagnait pas grand chose, mais il y avait la “sécurité” de l'emploi “à vie” et l'assurance d'une retraite de fonctionnaire d'Etat. Et les salaires n'augmentaient guère, pas de primes, pas de treizième mois, pas de véhicule de service, pas de ...Un “ouvrier spécialisé” gagnait bien plus que nous autres, enseignants et on n'était guère considéré lors du boum économique.
Et puis les temps ont changé, la financiarisation, la mondialisation, le capitalisme, le rognement des acquis sociaux, des conditions de travail de plus en plus dures, un chomage en augmentation permanente et la précarisation des contrats, la réduction des aides, la libéralisation dans tous les secteurs, l'augmentation du temps de travail et la réduction des taux des “retraites”...
Du coup, sans que pour nous rien n'ait changé, on se retrouve un peu plus “privilégiés” par comparaison au monde qui a changé. Mais pour nous, c'est juste que... rien n'a bougé !
Aussi , je ne me sens rien de tout cela : ni privilégié, ni bourgeois, ni nanti, ni bobo, ni coco, ni ….

Je mesure par contre pleinement le bonheur que je vis au quotidien et ce qui devrait être la norme minimale est aujourd'hui montrée du doigt. Mais c'est puisque on a PEUR de pointer le doigt plus haut, envers les responsables de la dégradation générale des conditions de vie. On a peur de désigner celles et ceux qui nous ont amené là ; on a peur que ça empire encore et alors, on leur laisse la place, le pouvoir, l'argent, on accepte les dérives, les abus, les répétitions, les cumuls, la captation des richesses, la démolition du tissu social et de notre environnement ...Quand on a peur on laisse faire, on se tait, on se plie...




Alors, c'est bien à nous qui avons passé à travers les filets des crises à répétition, qui sommes trop vieux pour être encore des enjeux socio-économiques, c'est bien à nous de parler haut et fort, de partager nos cheminements et de dire que tout cela n'est pas irrémédiable, que les changements viennent de minorités agissantes, que ce qu'on ne voit pas existe quand même et sera bien visible un jour ;  que le destin, l'avenir qu'on veut nous dessiner n'est pas le seul choix de vie possible, qu'il y a d'autres routes, d'autres horizons, d'autres personnes avec qui construire, inventer, voyager...que nous avons goûté, aimé, construit, crée, partagé...

Donc, oui , j'ai ma “famille” , celle réduite des liens du “sang”, mais aussi ma famille élargie à celles et ceux qui partagent des valeurs communes et humanistes, avec qui on a partagé et avec qui on partage encore des tranches de vie qui sont autant de retrouvailles comme si on ne s'était jamais séparés. Et aussi la “famille universelle” des femmes et hommes qui vivent sur cette planête et avec qui, d'une façon ou d'une autre, nous partageons un avenir commun, lié...

Je sais bien combien je me fais traiter d'idéaliste, de rêveur éclairé, d'optimiste invétéré, mais moi je ne me sens rien de tout cela, je suis juste moi, être humain, aterri sur cette planête à un moment donné, qui est de passage pendant une certaine durée et il faut bien relier tout ce qui m'est arrivé pour y voir du sens, un certain sens.
Plus le temps passe, avec l'âge et la mémoire encore bien vive, j'y vois encore plus de sens chaque jour, les choses deviennent si claires quand on lâche prise, quand on capte les signes, les clins d'oeil de la “vie”, qu'on se laisse aller avec ce que nous dicte le coeur que ce soit les attitudes, les actions ou les mots.

Mais bon, chacun-e fait son cheminement et chaque histoire est différente et c'est pour cela que c'est riche d'échanger, de partager.


Et là, on est loin, très loin de l'affrontement, du rejet, de la haine...
Privilégié, sûrement pas. Mais riche de mes expériences de vie, de mes apprentissages, de mes interrogations, de mes réflexions, et enthousiaste de les partager car c'est dans le partage qu'on se révèle.

Bel été à toutes et à tous !




mercredi 15 juin 2016

ATTENTION AUX AMALGAMES !

Tous les musulmans ne sont pas des terroristes. Mais tous les terroristes (actuels) se revendiquent de Daech, état islamique. Et ils assassinent sans distinction tout ce qui se réfère à la démocratie et la république.

UN PEU D'HISTOIRE
L'islam est une religion abrahamique s'appuyant sur le dogme du monothéisme absolu et prenant sa source dans le Coran, considéré comme le recueil de la parole de Dieu (Allah) révélée à Mahomet, proclamé par les adhérents de l'islam comme étant le dernier prophète de Dieu, au VIIe siècle en Arabie. Un adepte de l'islam est appelé un musulman...

Les musulmans croient que Dieu est un et inimaginable (sans image), que l'âme est mortelle et que le but de l'existence est d'adorer Dieu. Les musulmans croient également que l'islam est la version complète et universelle d'une foi primordiale qui a été révélée à plusieurs reprises par le passé à travers les prophètes, incluant  Adam, Noé, Abraham, Moïse et Jésus ...
Le Coran reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme, tout en estimant qu'ils seraient, dans leurs interprétations actuelles, le résultat d'une falsification partielle...
En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale, ce qui fait de l'islam la deuxième religion du monde après le christianisme et devant l'hindouisme. 



Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ 300 millions d'Arabes dans le monde.

LES DIFFERENTS COURANTS DE L'ISLAM
L’islam se répartit en différents courants, dont les principaux sont le sunnisme (environ 90%), le chiisme (environ 10%).

le sunnisme, les sunnites
Il n'y a pas de clergé dans le sunnisme. Principale différence avec le chiisme, l'Imam * n'est pas un prêtre mais un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière  et n'est pas forcément un théologien.
Le sunnisme (de sunna, « voie », « chemin » ou « tradition ») est le courant de loin le plus répandu. Il est apparenté à une vision orthodoxe de l'islam.
Les sunnites ne s'accordent que sur quatre sources de droit ; le Coran, livre censé être révéler par Dieu ;la Sunna, tradition de Mahomet constituée essentiellement de ses paroles (hadiths) ; le consensus juridique et  l'analogie juridique.

Le schiisme, les chiites
Le chiisme est divisé en différentes branches.
Chez les chiites, le titre d'imam désigne le chef spirituel et temporel de la communauté musulmane. Il est porté par les descendants d'Ali ibn Abi Talib (premier imam) et de Fatima Zahra (fille de Mahomet) jusqu'au douzième imam (Mahdi). Les imams sont considérés comme les dépositaires du sens secret de la révélation coranique et comme les seuls successeurs légitimes de Mahomet

Le soufisme : l'amour de la vérité
Les soufis sont des sages, des mystiques musulmans qui prient, jeûnent, portent des vêtements blancs rugueux.
Le soufisme ( « initiation ») est, selon ses adeptes sunnites et chiites, la dimension mystique intérieure de l'islam. L'objectif est la “réparation du cœur”. L’amour tient une place centrale dans l’enseignement soufi. Le soufisme peut être considéré comme une doctrine ésotérique de l'islam sunnite et un mouvement mystique et ascétique ayant influencé les dissidences chiites.

Le wahhabisme et le salafisme
Le wahhabisme est une secte politico-religieuse, se réclamant de l'islam sunnite hanbalite, qui est présentée comme le précurseur du réformisme salafiste. Pour ses adeptes, ce mouvement représente la revivification du salafisme. Une des estimations les plus détaillées de la population religieuse  donne moins de 5 millions le nombre de salafistes ou wahhabites dans la (seule) région du golfe Persique (contre 28,5 millions de sunnites et 89 millions de chiites);  ils ne représentent que 0,5% de la population musulmane dans le monde.
Les salafistes prétendent dépasser les avis (fatwas) et rejettent toute innovation : ils sont en faveur d'une application stricte de la loi islamique (sharia). Ils affirment constituer la restauration de l'islam des premiers siècles .Il existe trois branches de ce mouvement qui, loin d'être un mouvement uni, forme un ensemble composite:
- Le « salafisme prédicatif » prône l'éducation et la purification par la pédagogie et l'enseignement religieux. Il est non-violent et évite la sphère politique.
- Le « salafisme réformiste », organisé en mouvements politiques.
- Le « salafisme djihadiste »  : violent et né lors de la guerre d'Afghanistan dans les années 1980, il prône l'action armée pour imposer l'Islam purifié des origines
Valorisant tout ce qui vient d'Arabie saoudite, ils portent en principe des vêtements larges. Ils affichent, sans complexe, les signes extérieurs de richesse (téléphones portables dernier cri, chaussures de sport de grande marque, etc). Les femmes portent typiquement un voile intégral de couleur noire, voire la burqa afghane. Par ailleurs, les djihadistes ne font pas, non plus, mystère de leur militarisme, brandissant des étandards noirs.
Les divers courants salafistes se perçoivent comme un mouvement de renaissance de l'islam. Les salafistes refusent toute influence occidentale, en particulier la démocratie et la laïcité, qu'ils accusent de corrompre la foi musulmane.
Les salafistes de cette tendance sont ainsi favorables au combat, afin de libérer les pays musulmans de toute occupation étrangère mais également de renverser les régimes des pays musulmans qu'ils jugent impies pour instaurer un État authentiquement islamique (califat). Cette idéologie est représentée principalement par Al-Qaïda et l'Etat islamique (Daech).
Cela les conduit également à entreprendre des actions violentes à l'encontre des pays occidentaux perçus comme les soutiens de ces États, en particulier les États-Unis, la France...


La France compterait 90 lieux de culte d’obédience salafiste (sur 2 500 lieux de culte musulman recensés en 2015) en augmentation constante depuis 2005.

Le nombre de fidèles affiliés au courant  salafiste en France a triplé entre 2010 et 2015, passant de 5 000 à 15 000. Cette progression a lieu essentiellement dans les grands centres urbains (région parisienne, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur).

Le salafisme s’est implanté grâce à la prédication des premiers diplômés européens revenus d’Arabie Saoudite où ils étaient allés suivre une formation en sciences religieuses.
Les salafistes djihadistes reprennent avec succès les codes et le marketing d'internet pour embrigader la jeunesse et l'inciter à rompre totalement avec le reste de la société dite mécréante.
Les salafistes pensent incarner un groupe dangereux ou redoutable pour les classes moyennes et supérieures. C'est pourquoi, le salafisme fascine ceux qui ont un différend avec l’ordre social.

Au sein du monde musulman, le mouvement salafiste contemporain est l'objet de vives critiques. La plupart des musulmans lui reproche, en particulier, d'avoir une compréhension étroite des différents textes religieux, notamment du Coran et de la Sunna, en privilégiant une lecture trop littérale, et en négligeant le contexte d'écriture et l'esprit de ces textes, aussi bien dans le domaine théologique que jurisprudentiel.

Pourtant, les salafistes sont bien présents et conquérants en bénéficiant du soutien financier et idéologique de l'Arabie saoudite.

LE DANGEREUX JEU DE LA FRANCE

Le 4 mars 2016, Le président de la République, François Hollande a décoré de la Légion d'Honneur, en catimini, le prince Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz Al Saoud à l'Elysée.
En même temps, la France a “honoré” le contrat Donas, l’exportation d’armes vers l’Arabie Saoudite, le plus gros client de la France. Celui-ci comprend la livraison de véhicules blindés de combat, d'avions de combat, d'hélicoptères de combat, de systèmes d’artillerie de gros calibre, de missiles et de lanceurs de missiles, des différentes armes.
Or, le Traité sur le commerce des armes (TCA) adopté en 2013 et entré en vigueur en 2014, oblige les Etats à prendre en considération les répercussions humanitaires (!) de leur vente d’armes.
D’importants vendeurs d'armes ont ratifié ce texte, comme la France, le Royaume Uni ou l’Allemagne (mais pas les Etats-Unis). Les exportations d’armes françaises à l’Arabie saoudite sont gérées par une structure spécifique publique-privée, ODAS, qui regroupe l’État français (à 34%) et tous les industriels tricolores de l’armement (Airbus, MBDA, Thales, DCNS, Nexter Systems, Calyon, Dassault, Renault Trucks).

ON PEUT SE POSER DES QUESTIONS

Quand on sait que l'Arabie Saoudite (wahhabiste) fournit l'aide financière et l'armement aux salafistes, on commence à comprendre ou à voir les choses différemment.

On pourrait faire un amalgame autre que musulman=terroriste en considérant tous ces faits et dire ventes d'armes françaises = terrorisme salafiste. Car la France, démocratique et républicaine, joue un drôle de double jeu en combattant d'un coté et en armant de l'autre, tout en étant étonné du terrorisme salafiste sur notre territoire qui permet l'instauration d'un régime juridique et répressif d'exception.
Est-ce pervers de voir les choses sous cet angle ?

Attention aux amalgames faciles, aux raccourcis racistes, car derrière l'horreur, il y en une autre réalité. La France est en guerre et arme (indirectement mais non sans le savoir) les ennemis. Les Etats-Unis aussi. Et il est temps de s'interroger avec tous les éléments ou au moins un certain nombre.

Les Etats-Unis veulent réguler la vente d'armes aux particuliers ; nous, on devrait empecher toutes ventes d'armes à d'autres pays.

Mais alors, ces pays n'investiraient plus en France, me direz-vous.
Voilà encore un autre aspect : l'aspect économique et financier. Combien de grands groupes, combien d'entreprises, combien de banques sont présents dans ces pays, fournisseurs d'armes et d'argent aux terroristes ?
Réfléchissez juste quelques secondes et de nouvelles pistes de réflexion se feront jour.


SOURDS ET AVEUGLES
Oui, on pleure nos mort-e-s, innocent-e-s assassiné-e-s par des fanatiques endoctrinés qui se réclament d'une religion (et/ou des mercenaires sans avenir), mais ne sommes-nous pas tous complices quelque part en jouant aux aveugles devant une politique militaire, financière et économique aussi perverse et aux retours sanglants ?
Et ceci se passe depuis des années, par les gouvernements successifs.



GLOBAL ET LOCAL
Ceci est mon point de vue, un avis comme un autre, mais je me refuse de faire des amalgames faciles diffusés largement dans les médias de propagande et certains partis politiques.
Il faut chercher, se renseigner autrement, interroger l'histoire et les faits économico-politiques, les relations de pouvoir et d'argent (sans compter la captation des ressources naturelles) pour avoir une idée plus globale des choses et des évènements tragiques. Les causes de tous ces meurtres nous mettent en face de nos droits, nos devoirs, nos responsabilités car nous y sommes tous exposés. La condamnation ne suffit pas à enrayer ces crimes. Chacun-e peut agir à sa façon, et avec distinction, en tant que citoyen et en tant que personne humaine qui nie le racisme et les amalgames dangereux qui débouchent sur le rejet et la haine.

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Sources historiques : Wikipedia

Imam veut dire « modèle », « exemple » ou « guide », et dans le sunnisme, il suffit que l'imam soit musulman, sage, connaissant les piliers de l'islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être au service d'une congrégation religieuse

jeudi 9 juin 2016

EAU, ASSAINISSEMENT et....bonnes affaires !

Et voilà que ça recommence. Les sociétes de gestion de l'eau remettent la pression en arguant la mise en conformité obligatoire des installations d'assainissement non-collectif. C'est une vieille histoire qui date de pas mal d'années et qui revient à l'ordre du jour régulièrement, car c'est un marché juteux, il ne faut pas perdre de vue cet aspect.




Tout un chacun est de plus en plus sensibilisé sur son impact sur le milieu naturel et fait des efforts à sa mesure pour ne pas polluer ou le moins possible.
On peut trouver des produits d'entretien et de nettoyage très peu polluants par exemple et éviter de mettre dans les toilettes n'importe quoi... On commence à acheter des produits de saison et chez les producteurs locaux, on se déplace plus souvent en train/bus, en vélo ou on fait du covoiturage, on réduit sa consommation d'énergie par des gestes simples, on pratique le partage, les échanges de biens et de savoirs, etc...tout cela participe à la réappropriation de sa propre vie, de sa façon de vivre. 

Aussi, on commence à se méfier de plus en plus quand on nous dit qu'il est obligatoire de ceci et cela alors qu'on sent bien que derrière il y a des intentions essentiellement pécunières et de profits pour certains.
Il en est ainsi pour tout, car pour ces compagnies et groupes, tout est marchandise et peut rapporter gros. 
Actuellement dans la haute vallée de la Bruche où j'habite, la pression commence à monter sur l'assainissement non-collectif où l'obligation (?) de mise en conformité des installations est remise à l'ordre du jour. Ceci n'est pas nouveau, c'était déjà le cas il y a dix ans et plus...On remet cela sur le tapis car derrière il y a un marché juteux et des abus sérieux selon même la législation en vigueur. 
Pour y voir plus clair, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais apporter cependant un certain nombre d'informations, d'arguments et même d'interrogations.




Il y a l'assainissement collectif pour pas mal d'habitations qui sont regroupées dans les villages et communes de plaine où elles sont reliées à un système de collecte qui va vers une station d'épuration collective. Ces habitations, leurs propriétaires, payent une fois pour toute le raccordementau réseau, puis une taxe/redevance mensuelle ou annuelle ou trimestrielle.
Et puis il y a l'assainissement non-collectif dans l'habitat dispersé et de montagne ce qui est le cas par chez nous. Là la situation est plus diversifiée entre les fosses septiques, les puits perdus, l'épandage, le rejet direct dans un ruisseau. Il est évident et nécessaire que chacun se préoccupe de son installation d'épuration afin de minimiser l'impact sur le milieu naturel (selon les produits utilisés et ce qu'on déverse dans sa fosse). Cependant, certaines installations fonctionnent bien, sont vidangées régulièrement et l'épuration naturelle fait qu'il n'y a pas de pollution avérée sur le bassin versant qui serait constatée en premier lieu par les pêcheurs des rivières de fond de vallée. 
Cependant, c'est un manque à gagner pour les compagnies qui ont la gestion de l'eau...et de l'assainissement (quand ce n'est pas une gestion communale). Alors les lobbys font leur travail auprès des parlementaires et élu-e-s afin que ceux-ci élaborent ou réactivent des textes obligatoires et des normes restrictives. Si le contrôle régulier (entre 4 et 10 ans) d'un point de sortie de l'installation d'assainissement non-collectif peut sembler raisonnable, l'obligation de mise en conformité de l'installation (creusement du sol, mise en place de cuves et de conduits,  traitements) aux frais de chacun est très contestable. Pourquoi obliger à tout cela quand une installation, un dispositif ne pollue pas de façon significative ? L'argument qui suit est financier : vous pouvez bénéficier de l'aide, de subventions de l'Agence de l'Eau et de l'Etat. Oui, mais cela veut dire payer deux fois car une partie reste à la charge du particulier et l'autre, ce sont des subventions d'argent public qui viennent d'où ? Vous payez à chaque facture d'eau une redevance à l'Agence de l'Eau et vous payez vos taxes et impôts. Donc vous avez déjà payé et vous payez une nouvelle part une deuxième fois ...
Bien sûr, la mise en conformité rapporte surtout aux compagnies qui sont "habilitées-agrées" pour la réalisation de ce type de travaux, leur entretien et traitement. Vous commencez à comprendre que derrière la pression d'obligation et le discours environnemental se cachent surtout des intérêts économiques.
Et puis pourquoi venir nous mettre la pression alors qu'il n'y a aucune pollution avérée ou problématique dans les sols et rivières de nos montagnes par ici. 

Soyons sérieux et posons-nous la question des priorités. Dans la plaine (d'Alsace) il existe encore des villages qui ne sont reliés à aucune station d'épuration et pourtant sous leur pied il y a la plus grande nappe phréatique  d'Europe, une réserve d'eau VITALE pour le plus grand nombre de la population. Il y a des sites industriels hyper polluants, des friches non-dépolluées, des activités industrielles très polluantes. Et puis, ne fermons pas les yeux : la plaine d'Alsace est devenue un maïs-land gigantesque traité aux nitrates, à l'atrazine , aux pesticides et arrosé en permanence. N'y a t-il pas là plus de risques à plus grande échelle de la pollution des sols et des réserves d'eau que dans nos montagnes ?
Et puis il y a l'aspect juridique. Redevance et taxe. Une redevance doit avoir un aspect de traitement égalitaire du service pour tous. Je ne vais pas rentrer dans le détail ici, mais cela peut être plaidé devant les tribunaux au cas où.



Il est donc urgent de ne pas trop se précipiter devant la pression et la présentation que veulent bien nous administrer aussi bien les compagnies délégataires ou privées que certain-e-s élu-e-s qui ne veulent pas prendre de responsabilités. 
C'est une problématique, un dossier qui touche, concerne tout le monde et tout un territoire, il doit donc être pris en compte à ce niveau et non pas individuellement. Mais on connait la méthode : diviser pour règner.
Les habitant-e-s qui subissent la pression doivent se regrouper en association et faire des démarches collectives afin d'obtenir des réponses et des solutions égalitaires pour tous.

Là où j'habitais avant cette question s'était déjà posée il y a quelques années dans les mêmes termes. Nous avons crée une association d'usagers et après quelques années obtenu gain de cause dans la rétrocession de la compétence aux communes avec comme seule obligation de pouvoir présenter à la Mairie tous les x ans un certificat d'analyse au point de sortie de l'installation ou du système d'épuration. Aucun tribunal n'a condamné qui que ce soit pour non-conformité car il aurait fallu prouver qu'il y avait pollution. Par ordre de priorité, si c'est pour un argument environnemental, il y a d'abord d'autres territoires à assainir et très vite. Autant ne pas dépenser les deniers publics pour enrichir des compagnies là où il n'y a pas urgence.

Dans tous les cas, aucune personne ne peut pénétrer sur un terrain privé sans autorisation signée d'une autorité assermentée et tout ce dossier de l'assainissement mériterait un débat public pour le moins et une information indépendante et circonstanciée. Ce qui n'est pas le cas pour l'instant.


à suivre....

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* le tarif du raccordement à l'assainissement collectif peut varier selon les communes, les intercommunalités. A l'époque (2010) c'était de l'ordre de 1000 € alors que la mise en conformité d'une installation non-collective pouvait se monter à 8000 € !!! 

Et on parlait déjà de taxer les personnes qui récupéraient l'eau DE PLUIE pour l'injecter dans leurs toilettes ou arroser le jardin !!!!!!!!!!! On est loin du bout. Tout est marchandise, je vous disais.