vendredi 23 juin 2017

LE CHANGEMENT, C’EST MAINTENANT ?



Ça vous rappelle un slogan, n’est-ce pas ? Publicitaire ou politique ? Les deux, puisque la politique fonctionne avec les stratégies de la publicité. 

« L’accroche » pour le lancement était bonne.
E.M. crée En Marche comme les initiales de son nom. Il voyage à travers le monde en tant que ministre et récolte des promesses de dons pour le lancement de son futur mouvement.
Puis, il démissionne du gouvernement Hollande et c’est parti.
Le nom commence à être prononcé partout, les réseaux sont activés, les premiers afficionados s’inscrivent, le produit est lancé. Son vendeur est aussi l’inventeur et le principal bénéficiaire. La tête de gondole se remplit. L’image, jeune, souriant, décontracté commence à s ‘afficher partout.
Les prémices d’un programme divulgués au compte-goutte ; le cadre défini : « on accueille tout le monde, on ne cherche personne ». La nouveauté, l’air du temps font le reste.

Très vite, la bulle gonfle, l’équipe de l’entreprise se structure, le timing se situe en dehors des « primaires » des partis gouvernementaux, la stratégie par étapes est mise au point, la communication parfaitement maîtrisée et présente partout.
« En marche » n’est pas un parti, mais un mouvement et on y adhère comme pour une carte de fidélité : on lit les conditions générales, on les accepte et la carte de fidélité, apporte des avantages…
Première étape : faite élire le patron pour valider la suite de l’opération.
Les « marcheurs » font du porte à porte, se répandent partout. Le soir du deuxième tour, ils vont fêter la victoire de l’entreprise à la Pyramide du Louvre.

Ensuite de nombreux postes de député-e-s sont mis à l’offre et la sélection est opérée. Un profil socio-économico-professionnel ressort du choix du staff, des cadres . La parité est quasi respectée, la récompense est au bout de la première épreuve collective : les Législatives avec un nouveau nom du « mouvement » , LREM, La République En Marche (ou La République d’Emmanuel Macron !).
Ces jeunes nouveaux députés envahissent toute la partie centrale de l’Assemblée Nationale, avec la majorité absolue. Ils-elles sont ravi-e-s d’être parmi les « élu-e-s » du deuxième cercle du patron.

Le premier cercle, son équipe rapprochée, va s’étoffer et se préciser, avec des technocrates et hauts fonctionnaires. Après un premier casting de gouvernement entre la Présidentielle et les Législatives, il était temps de prendre congé des rabatteurs du Modem empêtrés dans leurs finances de parti et d’un ex-PS rattrapé par des affaires de conflits d’intérêts. Ne restera de la vitrine de départ, dans le « vrai » gouvernement, que Hulot connu pour sa mollesse politique et qui va être bridé par deux secrétaires d’État, pardon deux « ministres auprès du ministre » !
Le 22 juin, premier conseil de la nouvelle équipe (définitive), un comité d’entreprise de 30 ministres à parité.
Les vieux partis sont éliminés et à terre, vidés de moyens financiers et de pouvoirs avec des règlements de compte interne et des scissions. L’Assemblée Nationale a été transformée de fond en comble : nouveaux visages, jeunesse ...et un engagement de discipline envers le patron jupitérien !

Le Président a moins de quarante ans, il a tous les pouvoirs, son équipe est professionnalisée, basée sur les compétences techniques et la connaissance des rouages de la République.
Fin du premier épisode.




Le changement, c’est maintenant ?
Deuxième épisode

Si jusque là c’est un quasi sans-faute sur la création, la mise en œuvre, les moyens et la composition du comité de la nouvelle entreprise EM (Emmanuel Macron / En Marche), il faut à présent produire et récolter/vendre.
Car si l’emballage (au deux sens du terme) est plaisant, encore faut-il que le produit soit à la hauteur. Or le sondage/ l’étude de marché n’a eu que peu de réponses : un taux d’abstention énorme, un accord positif par à peine 20 % des inscrit-e-s. Le socle est donc bien fragile et il va falloir composer avec délicatesse et par étapes en distillant le chaud et le froid : ni à droite, ni à gauche, et à droite, et à gauche. L’uniformisation est généralement sans saveur, sans caractère. Il va falloir doser, diversifier…
En suivant l’historique et la logique de la stratégie de l’entreprise, on peut faire des hypothèses, des projections…
Mais avant il y a l’été, les vacances, la détente, le lâcher prise et pendant que les acheteurs sont en montagne, sur les plages, sur le pavé des parkings, le comité travaille pour faire passer les pilules les plus amères dans cette euphorique indifférence de l’oisiveté estivale.
Le produit EM sera définitivement lancé à la rentrée de septembre…







lundi 19 juin 2017

LEGAL, LEGITIME


On peut parler d’une victoire écrasante de Macron à la Présidentielle, aux Législatives, sur tous les plans. Il a TOUS les pouvoirs. Son premier ministre parle d’espoir, d’une nouvelle démocratie,…Mais quelle démocratie ?
Car il y a un point capital qu’on aimerait mettre un peu en sourdine : près de 57 % d’abstentions, du jamais-vu ! 
Cela relativise sérieusement les résultats de ces élections. Reportés en voix, les résultats paraissent moins une volonté de l’ensemble des françaises et français à adhérer au programme néolibéral que va nous asséner ce président, la garde rapprochée de son gouvernement et un parlement quasi muet. Le socle de la victoire est minoritaire, très fragile avec plus de la moitié des inscrits qui ne se retrouvent plus dans les choix qui restaient aux seconds tours de ces élections. Président par défaut, une majorité parlementaire acquise avec très peu de voix (des électeurs inscrits), dans le système institutionnel de la 5ème République, cela est tout à fait possible légalement.
Mais le nouveau président, le gouvernement, l’assemblée nationale ne pourront pas se prévaloir d’une légitimité électorale car ce serait pur mensonge et manipulation des chiffres en sachant que la présentation par pourcentages fausse totalement la réalité du nombre des votants.

IL Y A DONC BIEN CRISE INSTITUTIONNELLE.


couverture de la revue en 1978


La majorité de La République En Marche (LREM) est réelle et massive avec le processus institutionnel actuel qui permet qu’avec très peu de voix des inscrits on peut arriver à obtenir TOUS les pouvoirs. Je dénonçais déjà cette possibilité dans une de mes chroniques cet automne (avec autour de 20 % des inscrits on peut tout avoir). Le MODEM renaît de ses cendres et Bayrou ne peut que rayonner. Les Républicains (LR) ont perdu la moitié de leurs députés, mais ont encore assez d’élu-e-s pour garantir financièrement une survie. Mais cela cache la prise en main de la droite dure au sein du parti et occulte qu’il y a encore quelques mois, ce parti devait gagner la Présidentielle et la majorité législative. Dur bilan, d’autant plus que pas mal d’élu-e-s LR ont rejoint LREM ou vont voter comme eux très bientôt. Baroin, leur chef, se voyait même premier ministre de Macron, c’est dire...Le PS et ses alliés EELV, PR, DVG sont balayés après avoir gouverné en ayant tous les pouvoirs ces cinq dernières années. La France Insoumise (LFI) dont le mouvement est tout neuf en politique avec un travail en profondeur depuis deux ans (comme Macron- LREM) obtient assez d’élu-e pour avoir un groupe au Parlement et donc exercer un débat critique. Le FN enfin passe de deux députés à 8 avec leurs principaux ténors et la réélection de justesse de Collard.

Il faut malgré tout souligner deux points positifs : le rajeunissement de la moyenne d’âge des députés à ...48 ans et surtout l’augmentation de la parité avec 223 femmes élues (sur 577 députés).
Il y a aussi l’élection de François Ruffin qui me fait plaisir et même celle de 3 élus corses nationalistes (sur 4) pour montrer la voie à nos pleutres alsaciens.
Si El Khomri a perdu, Valls semble passer avec 139 voix d’avance et je tiens aussi à pointer du doigt le parcours opportuniste à l’excès de ces carriéristes politiques soit-disants écologistes qui ne le sont que pour obtenir leurs postes rémunérés en étant prêt-e-s à toutes les compromissions. Ainsi, De Rugy qui se présente à la primaire du PS (après avoir quitté EELV pour créer son micro-parti, faire valoir écolo du PS) puis passe chez Macron et garde un poste de député. Idem pour Bompili, même parcours de caméléon opportuniste et Vichnievsky qui faisait partie du casting de Cohn-Bendit, mêmes girouettes politiques. Ces personnages comme un certain nombre d’autres (Baupin, Cosse, Duflot, Placé, Jadot) ont terni l’image de l’écologie politique, ont donné un coup définitif à ce parti aujourd’hui disparu du paysage représentatif.

Un regard sur ma région, pour finir ce tour synthétique des résultats. Terre de légalisme et d’un conservatisme affolant et attristant, l’Alsace a montré une fois de plus combien le changement ne passe pas par l’Est. Jean-Marie Brom (LFI) a échoué de très peu au premier tour. Les candidats macronien LREM était en bonne posture souvent le 11 juin, mais le soir du deuxième tour, on retrouve quasiment les mêmes têtes des Républicains (un est à son 7ème mandat!!!!!) Sur 15 députés alsaciens, on retrouve 9 LR et 6 LREM et ….une seule femme ! Les sortants sont en force, les adoubés par les sortants qui ne se représentaient plus aussi, (Schellenberger/Sordi, Becht /Grosskost, Catin/Christ) ; la nouveauté n’est pas un mot utilisé dans cette région !




Voilà donc un éclairage rapide de cette séquence électorale qui a surtout montré une déliquescence de la politique qui a été décrédibilisée gravement ces derniers mois par l’opportunisme des girouettes politiques, par les mensonges éhontés de candidats, par la trahison politique des élus , par la précarité, la fragilité installée pour casser les lois travail, les services publics et continuer à faire progresser les dividendes des actionnaires capitalistes où l’humain ou le commun ne sont pas des valeurs rentables !

La crise institutionnelle, réelle, la grève générale civique ne pourront pas être évacuées d’un coup de chiffon par la propagande qui nous présentera le côté brillant de la victoire. Cette crise institutionnelle s’ajoute à la crise sociale et ce qui peut sembler apaisé après cette longue séquence électorale n’est qu’un court répit à des tensions qui pourront se révéler bien plus violente, dure que jusque là. La politique est un rapport de force et quand près de 2/3 de la population ne se sent plus écoutée, représentée alors il ne faut pas s’attendre à une trêve sociale d’autant plus que les droits vont être en ligne de mire très vite et que l’exemplarité morale est déjà fissurée après seulement un mois.

La victoire semble belle, mais le socle est très fragile et peu vaciller très vite.
Il y a une réelle crise institutionnelle qui pose un sérieux problème de représentativité, de prise en compte de tous et met en évidence une fracture très nette dans la population française, économique, socio-professionnelle…

L’occulter serait une erreur très grave qui peut engendrer des lendemains très difficiles et tendus.



lundi 12 juin 2017

France : une Principauté néolibérale sans réelle assise légitime

Il y a encore des personnes qui se demandent pourquoi il y a tant d’abstentions. C’est pourtant simple à comprendre : ces abstentionnistes n’ont plus d’intérêt, d’envie de venir voter car ils-elles ne se sentent plus représenté-e-s, écouté-e-s et que la politique qu’ils-elles subissent au quotidien est la même depuis des dizaines d’années. Ils-elles ne croient plus que cela changera, même en changeant de « têtes ».

Quand on écoute les candidat-e-s le soir des élections, ils-elles regrettent ce taux d’abstention et font comme s’ils ne comprenaient pas, mais parlent immédiatement comme s’ils avaient une majorité avec eux qui les légitimise. Raison de plus d’accentuer encore cette abstention !

Légal, mais pas légitime
A l’issue de ces Législatives, l’Assemblée Nationale sera probablement monochrome « orange » LREM avec des têtes nouvelles. Ces élu-e-s se comporteront comme leurs prédécesseurs : il ne faut vous faire aucune illusion là-dessus, il suffit de les écouter le soir du premier tour. Ils-elles seront élu-e-s légalement, mais quelle légitimité quand cela ne représente que 15-20 % des électeurs-électrices inscrit-e-s, 1 sur 4 (ou 5) ?
Et la parité ? Et quelle proportionnalité ? C’est plutôt une voix-pensée unique qui achève la prise de pouvoir par la caste des chefs d’entreprises, professions libérales, ...et qui appliquera une politique néolibérale pire encore que ce qu’on a déjà subi jusque là. Il n’y a que les têtes qui changent et le style « grand sourire »…



Le changement, le renouvellement, mais lesquels ?
Les partis traditionnels sont écroulés. Le PS est laminé. Pas étonnant après un quinquennat qui a renié toutes les valeurs de la gauche et un parti hégémonique, réfractaire à tout changement à gauche, qui a braqué de plus en plus vers le centre, voire à droite. LR-UMP vit ses derniers soubresauts après avoir soutenu un candidat indéfendable et avoir tergiversé sur soutenir ou non Macron puisqu’ils ont la même politique dans leurs boîtes…
Le FN suit deux lignes entre la dynastie Jean-Marie/Marion et la dédiabolisation « patriote » de Marine-Phillipot. Cela a déstabilisé des militant-e-s qui sont habitués à être dirigés par une poigne de fer et une idéologie basique d’enfermement et de rejet. EELV disparaît du paysage. Les carriéristes ont navigué dans tous les partis quasiment et celles et ceux qui ont conservé l’étiquette EELV sont éliminés et en-dessous des 5 % : ce parti est financièrement sans possibilités de continuer à exister.

De LR-PS à LREM-LFI
Les seuls qui ont de la marge puisque construits de façon large en dehors des partis avec une démarche en devenir sont les deux mouvements « nouveaux » : La République En Marche, gagnante cette fois-ci et La France Insoumise qui a marqué cette séquence électorale Présidentielle et Législative. Ces mouvements vont se structurer, se renforcer et se retrouveront en 2022.
La politique menée par le clan Macron sera déterminante dans ce nouveau rapport de force en devenir. Mais cela dépendra aussi des réactions de LR et du PS-EELV : pas des partis, mais des membres de ces partis. Pour LREM, les choses sont pliées : ce mouvement aura une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. Pour LFI, il faudrait que le mouvement obtienne au moins un groupe parlementaire c’est à dire 15 députés pour pouvoir s’exprimer publiquement et au sein de cette assemblée. Mais de toute façon, il n’y aura guère de débats parlementaires, puisque ce sera muselé par ordonnances…

Et demain ?
A part le changement de têtes et le style, le fond, les contenus, les options politiques ne changeront guère. Nous avons affaire à un gouvernement néolibéral dont le programme est connu. Les nouveaux élu-e-s se comporteront comme les nouveaux maîtres du pays en oubliant toute une partie de la population puisque leur élection ne repose que sur une adhésion à minima à savoir 1 électeur sur 4 (il ne faut pas regarder les pourcentages qui faussent tout, mais le nombre de voix).
Dans cinq ans, on se retrouvera donc ainsi avec la même problématique qu’en 2017, seuls les noms des partis auront changé.
Il n’y aura pas de 6ème République, pas d’autres directions économiques, pas de transition écologique comme direction gouvernementale, de moins en moins de protections dans le cadre du travail, des services publics à minima avec une privatisation latente, les actionnaires continueront à se gaver et l’austérité, la précarité seront toujours présents, l’Europe n’aura pas harmonisé ses lois-textes et la ferveur du changement sera retombée.

Ce fut donc une belle opération marketing, une mystification dans l’espoir, mais le changement de civilisation, de la conception de la vie, des priorités pensées dans une perspective longue ne seront pas plus pris en compte par ce gouvernement que par les précédents.
On est bien dans la continuité d’une Cinquième République de plus en plus obsolète où le président a tous les pouvoirs avec un Parlement à sa botte et muselé : une Principauté néolibérale.


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Résultats au soir du premier tour des Législatives 
                                     (chiffres du Ministère de l’Intérieur)

Abstention : 51,3 %
Votants : 49,7 %

LREM    La République En Marche                                                            32,3 %
LR          Les Républicains                                                                       21,5 %
LFI/PCF La France Insoumise/ Parti Communiste Français                             13,8 %
FN          Front National                                                                          13,2 %

PS/DVG/EELV Parti Socialiste/Divers Gauche/Europe Ecologie Les Verts           9,5 %




samedi 10 juin 2017

LEGISLATIVES : des candidat-e-s par ordonnances !

1,€ 42 par voix par an pendant 5 ans si plus de 1% : voilà le pendant financier des Législatives.
C'est pour cela qu'il y a beaucoup de candidat-e-s. En plus les partis en tête touchent une part importante de financement d'Etat (en millions) ce qui paye souvent le bâtiment parisien de leur siège et les salariés permanents. Et les députés élus reversent également une somme à leur parti. L'enjeu financier est donc important dans ces élections.Le programme est souvent accessoire alors...c'est leur survie que jouent certains partis.

D'ailleurs de nouveaux partis voient le jour ...chaque jour...Après Anne Hidalgo le 1er juin, , voilà que naitra le 1er juillet, le nouveau "mouvement" de Benoit Hamon, Cécile Duflot et Yannick Jadot. Alors à quoi sert encore EELV ? Et la question sera la même pour LR et PS après le 18 juin. 
Quant à la transparence et la moralisation, En Marche a déjà sur le dos les "débats" sur Ferrand, De Sarnez , les finances du Modem, mais on peut aussi lire dans le Canard Enchainé (presse libre -p.8 du mercredi 7 juin), la liste de pas mal de candidat-e-s En Marche qui ont des déboires avec la justice pour des pratiques ...immorales. Et pourtant, on leur maintient leur investiture...Que de la poudre aux yeux, de la poudre de perlimpinpin, comme dirait M. Macron ! Vous avez dit exemplarité ???

ROYAUTE NEOLIBERALE ou DEMOCRATIE PARLEMENTAIRE
Deux options pour ces Législatives : soit Macron (LREM) obtient une majorité à l’Assemblée Nationale, soit il y a une opposition qui sera composite entre quelques LR, quelques PS-EELV, quelques FN et FI : La France Insoumise.

La première hypothèse, malheureusement probable tellement la propagande médiatique a poussé vers cette voie, offrirait la possibilité de gouverner par ordonnances avec un Parlement muselé. Cela engendrera frustrations, colères et caractérisera le contraire de ce que le nouveau Président préconise c’est-à-dire le dialogue, le débat, l’écoute,...
La deuxième hypothèse correspondrait plus au résultat du premier tour de la Présidentielle et serait la plus ...cohérente. Cela obligera le gouvernement à composer avec le Parlement et donc à accepter un débat démocratique permanent. Ce qui serait bien plus sain pour le pays.


Ce dimanche de premier tour détermine donc ce que la France veut : une sorte de dictature ou royauté néolibérale ayant TOUS les pouvoirs (comme avant avec Sarkozy et Hollande, donc rien de nouveau) avec les résultats et les problèmes que l’on connaît, reportés en 2022. Ou alors une nouvelle étape avec une Assemblée Nationale composée des 4 partis-mouvements qui étaient à quasi égalité au premier tour de la Présidentielle et qui correspondrait aux choix des français-e-s.
Alors royauté ou démocratie.
On en saura un peu plus ce dimanche soir 11 juin et plus précisement le soir du 18 juin….


Mais ces élections ont d'autres enjeux 
plus politiques : la libéralisation du travail
Quand on SAIT aujourd'hui combien les droits de travailleurs, les libertés vont être détricotés par ce gouvernement, la façade a déja craquée à peine quelques semaines après le soit-disant triomphe de Macron - il oublie qu'il a bénéficié des votes contre Marine. Ferrand, le silence de Bayrou sur De Sarnez et les finances du Modem et surtout le gouvernement par ordonnances -genre 49.3 qui se cache derrière les sourires convenus et figés !!! Alors, votez pour des candidat-e-s qui vous représentent et qui vont se battre pour empếcher les ordonnances, ne vous laissez pas mystifier avec la propagande quotidienne des médias qui ne servent que leurs intérêts. Et qui sont les patrons des médias ? Vous avez encore un court moment pour réfléchir et ne pas regretter de vous être fait enfumer....encore une fois !

Vous avez bien du remarquer que les candidat-e-s En Marche forment une unité socio-professionnelle quasi parfaite (cadres, patrons, professions libérales, ...) pas de quoi représenter les petites gens, les employés, les salariés, les classes moyennes, les..... Mais de toute façon, ils ne seront que un décorum sans pouvoirs puisque tout débat sera exclu. Ils ne seront là que pour voter une seule chose : la loi d'habilitation qui permettra à Macron de tout mettre en place par ordonnances, sans débat. Voilà la réalité de l'après 11 et 18 juin. Vous n'en savez rien. Le journal "Le Parisien" a dévoilé la loi travail selon Macron. Edifiant et terrifiant. Vous aviez encore des droits, c'est fini. 

Quand vous aurez terminé la lecture, vous ne pourrez pas dire : je ne savais pas ! RESISTANCE .....





voici quelques points synthétisés de la nouvelle loi travail :

PAR ORDONNANCES, SANS DEBATS, SANS RECOURS
Emmanuel Macron a annoncé vouloir passer la loi travail n°2 par ordonnances. Le principe est simple : il demande à l’Assemblée nationale de l’autoriser à prendre des décisions, sans débat, pendant une durée donnée sur des sujets déterminés. Le projet de loi d'habilitation (dévoilé par Le Parisien ) pour ces ordonnances prévoit une durée pouvant atteindre 1 an pour permettre à Emmanuel Macron de réformer la quasi totalité du code du travail. Un chèque en blanc sur nos droits.
Le projet de loi d’habilitation précise que seuls trois domaines resteront définis nationalement : le SMIC, l’égalité professionnelle femmes – hommes et les seuils d'exposition aux risques.
Tout le reste pourra être remis en cause. C’était déjà le cas de la majoration des heures supplémentaires (merci Myriam El Khomri). Cela pourra demain être le cas des salaires, du contrat du travail ou encore des règles en matière de santé et de sécurité. Emmanuel Macron veut construire un code du travail à la carte. La conséquence ? La mise en concurrence des salarié.e.s entre eux.

Les ordonnances vont lister sur chaque sujet, les questions qui relèvent aujourd'hui du code du travail (national) et pourront demain être négociées par accord d'entreprise (local). Comme aujourd'hui, en l'absence d'accord d'entreprise, le code du travail s'appliquera. Ce sont des « règles supplétives », le code du travail supplée à l'absence d'accord. Dans le projet de loi d'habilitation dévoilé par Le Parisien, on découvre une note de bas de page (!!) qui précise discrètement que les règles supplétives ne seront pas à droit constant. C'est à dire qu'Emmanuel Macron se réserve la possibilité de revoir à la baisse l'ensemble des droits existants. Toujours sans débat à l'Assemblée nationale


Permettre aux entreprises de licencier sans plan social
Aujourd'hui, les entreprises de 50 salariés qui licencient plus de 10 salarie-es sont obligées de négocier un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avec les syndicats.  Le PSE doit notamment contenir des mesures de formation et de reclassement pour faciliter le retour à l’emploi des salarié-es, des indemnités pour compenser le préjudice subi…Avec les ruptures conventionnelles, les entreprises ont déjà aujourd'hui les moyens de licencier des salarié-es sans faire de plan social. Elles sont aussi nombreuses à licencier les salarié-es par groupe de 9 pour éviter d'avoir à négocier un Plan social. Cela ne suffit visiblement pas au gouvernement qui veut élever ce seuil et permettre aux entreprises de licencier davantage de salarié-es sans mesures sociales.


Licenciement illégal : le plafonnement des indemnités revient par la fenêtre
Aujourd’hui, un chef d’entreprise qui licencie de manière illégale peut être sanctionné par les prud’hommes. Les montants des sanctions, qui sont versées au salarié.e sous forme d’indemnités, dépendent du préjudice subi par les salarié.es. Ancienneté, handicap, difficulté à retrouver du travail... Les prudhommes peuvent fixer des sanctions selon ce qu'ils jugent juste suite à la fraude de l'employeur. Emmanuel Macron veut plafonner ces sanctions. Cela revient à fixer un prix unique pour les licenciements abusifs. Nous avions réussi à faire retirer cette disposition de la Loi travail n°1. Le gouvernement revient à la charge contre l’avis de l’ensemble des organisations syndicales.
Après un accord, un salarié qui refuse un changement dans son contrat de travail pourra être licencié
La loi El Khomri a créé des accords de maintien de l'emploi, permettant, pour « sauvegarder la compétitivité de l'entreprise » de baisser les salaires et d'augmenter le temps de travail, pour une durée de cinq ans maximum. Si le salarié ou la salariée refuse l’application de l’accord, il ou elle peut être licencié-e pour pour « cause réelle et sérieuse ». La loi travail n°2 généralise cette disposition à tous les accords d'entreprise, qui s'imposeront au salarié quelque soient les clauses de son contrat de travail.


Supprimer le contrôle du juge sur les accords d'entreprise
Aujourd'hui, quand un accord d'entreprise ou de branche ne respecte pas la loi, il peut être annulé par le juge. C'est ce qui se produit par exemple sur les forfaits jours, ou des dizaines d'accords ne garantissant pas le respect des temps de repos et durées maximum des salarie-es ont été annulés. Pour empêcher ces recours, le gouvernement  veut mettre en place une présomption de validité des accords, dès lors que les obligations formelles de la négociation auront été remplies. Le juge et l'inspection du travail ne pourront donc plus contrôler la conformité de l'accord avec la loi. Quand on sait que la loi travail n°2 vise à renvoyer à la négociation d'entreprise la définition de la quasi totalité de nos droits, on mesure combien cette disposition est grave!


La disparition de représentant-es du personnel de proximité
Le gouvernement prévoit de fusionner les 3 instances de représentation des salarie-es, les Comités d'Entreprise, Comités hygiène et sécurité et délégués du personnel et de supprimer les instances de proximité. Ceci va conduire à une baisse drastique du nombre de representant-es du personnel, qui n'auront donc plus les moyens de remplir leurs missions, d’accompagner,  informer et consulter les salarié-es.


Un code du travail plus léger et plus protecteur, c'est possible!
Un collectif d'universitaire a rédigé, avec les syndicats, un projet de nouveau code du travail. Leur résultat : un code 4 fois plus court, beaucoup plus simple pour les entreprises et plus protecteur pour les salarié.e.s. Le projet prévoit par exemple de relancer la réduction du temps de travail, l'extension des droits du salariat aux travailleurs et travailleuses independant.e.s, l'allongement du congé paternité ou encore l'annulation des licenciements abusifs, avec la réintégration automatique des salarié.e.s concerné.e.s. Bizarrement, ce projet n'intéresse absolument pas Emmanuel Macron


Des CDD renouvelables… à l’infini ?

Jusqu’à présent, les règles de recours à un CDD comme son renouvellement sont précisément définis dans la loi. C’est la même chose pour la prime de précarité de 10%, identique pour l’ensemble des salarié.e.s. Demain, la loi travail n°2 pourrait permettre de définir les règles de recours et de renouvellement d’un CDD dans chaque entreprise. Le montant de l’indemnité de précarité pourrait également varier d’un emploi à l’autre. La précarité va exploser. On vaut mieux que ça.


Le travail de nuit sans limites ?
Aujourd'hui, le travail de nuit est strictement encadré par la loi. Le code du travail définit précisément les horaires concernés par le travail de nuit (entre 21h et 6h du matin), prévoit une durée maximum et des contreparties obligatoires (rémunération, repos). Normal : le travail de nuit expose à des risques de cancer ou de maladies cardiovasculaires. Emmanuel Macron envisage de renvoyer à la négociation d'entreprise ces dispositions. En fonction de votre entreprise, on pourrait par exemple estimer que le travail n'est considéré comme « de nuit » qu'à partir de minuit. Et que vous n'avez plus le droit à autant de jours de rattrapage.

Des délais de recours réduits pour empêcher la contestation des licenciements
Aujourd'hui, un-e salarie-e licencie-e pour motif économique dispose d'un an pour contester son licenciement devant les prudhommes. Le projet prévoit d’imposer un délai de 2 mois. Le salarié devra donc trouver un avocat et saisir le conseil de prud’hommes par une requête motivée, avant même d’avoir fini son préavis ! Mission impossible !
Ajoutons que les règles encadrant les plans sociaux ont déjà été considérablement allégées depuis 2013 ce qui a fait chuter le nombre de recours judiciaires. Visiblement, cela ne suffit pas à Emmanuel Macron qui veut les supprimer purement et simplement.


La baisse des salaires au programme
Aujourd’hui, votre niveau de salaire et son rythme d'augmentation dépend de la négociation dans votre branche professionnelle. La négociation d'entreprise peut permettre d'accélérer les augmentations, pas de les ralentir. C'est ce qui a permis que les salaires continuent (légèrement) à augmenter malgré la crise. Ce que pourrait prévoir la Loi travail n°2, c’est d’autoriser chaque entreprise à descendre en dessous des minimums définis par votre branche. C’est un appel à baisser les salaires.

La suppression du comité hygiène et sécurité (pourquoi s'embêter ?)
Emmanuel Macron veut fusionner toutes les instances de représentation des salarié.e.s. Les comités d'entreprise (CE), les Comités d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les délégué.es du personnel (DP) seraient rassemblés dans une instance unique. Plusieurs conséquences : d'abord, la réduction du nombre de représentant.e.s du personnel.le.s (pour un gouvernement qui veut améliorer la démocratie d'entreprise, c'est curieux). Ensuite, cela pourrait transférer les dépenses aujourd'hui prises en charge par l'employeur (expertise sur la santé par exemple ou sur le harcèlement sexuel au travail) aux frais du CE. Conséquences : moins de moyens pour les activités sociales ou culturelles en direction des salarié.e.s. Enfin, les prérogatives du CHSCT pourraient tout simplement disparaitre. C'est la seule de ces instances qui a la possibilité d'aller en justice en cas d'atteintes à la santé et à la sécurité des salarie.e.s. Le Medef cherche à le faire disparaitre depuis... sa création !


Plus d’obligation de motiver la lettre de licenciement
Demande récurrente des employeurs le projet prévoit que le défaut de motivation de la lettre de licenciement ne pourra plus le remettre en cause ! Une revendication de longue date du MEDEF pour permettre d’inventer un motif a posteriori en cas de contestation.



Vous voulez en savoir plus : https://loitravail.lol/

vendredi 2 juin 2017

ISOLEMENT VIOLENT

           JOHN GRISHAM     l'ombre de Gray mountain        (livre de poche) 
Pourquoi mettre ce roman en avant alors que tous les médias parlent du retrait des USA de Trump de l'accord (de Paris) sur le climat, initiatives qui doivent aider à ne pas augmenter la température globale de la planète de plus de 2° et à mettre en oeuvre à partir de ...2020 ? 
Et bien puisque cela se passe dans ces régions où règne le charbon, où la terre est éventrée et sans compter l'exploitation polluante des gazs de schistes. Ces régions des USA qui ont massivement voté pour Trump qui leur promettait de conserver et augmenter les emplois. Mais la réalité derrière la misère sociale et économique est bien différente et les combats écologiques ne peuvent se mener que dans des rapports de force, pas avec des déclarations de bonnes intentions et des règles non-contraignantes. 
Trump ira-t-il d'ailleurs jusqu'au bout de son mandat et de toute façon, le/la prochain-e Président-e pourra revenir sur cette position. Les USA s'isolent toujours plus dans une course en avant mortifère. Pas étonnant quand on se souvient de la bande à Bush : Dick Cheney, Haliburton. Non, vous ne vous souvenez déjà plus ? 
La guerre en Irak sous prétexte d'armes de destruction massive cachées (mais inexistantes en vérité) qui ont engendré l'occupation militaire par les USA. A peine arrivés au sud dans le port pétrolier, les troupes ont sécurisé le secteur : il y avait déjà des gros tankers américains au large prêts à charger le pétrole....Car ce qui compte d'abord, surtout, et quasi à chaque fois, pour les USA, ce sont les ressources naturelles à exploiter, capter, rapatrier, les énergies fossiles, richesse nécessaire dans ce pays de l'automobile. 
J'aimerai tant dire - comme d'autres : "Américain-e-s, venez chez nous...". Mais je sais aussi que notre culture est bien différente avec nos services publics (sécurité sociale, santé, transports, écoles, énergie,...) qu'il faut financer par la mutualisation des moyens : impôts, charges sociales et que ça, ça les dépasse dans leur monde du chacun-e pour soi et du miroir de la réussite du self-made !!! 
Sortez des dix grandes villes et vous aurez une image bien différente de ce bien-vivre américain dont on nous bourre la tête et le ventre : vous y verrez une pauvreté latente et assez généralisée, une précarité permanente dans les emplois, une aculturation pour le moins préoccupante et un manque total de connaissance du monde. Trump peut flatter ces côtés-là, mais sans résultats probants et un enfermement international de plus en plus marqué, l'égoïsme américain révelera ses facettes les moins brillantes. 
Make America great again ! Mais quelle grandeur, pour quoi faire ? Il a beau répeter ce leurre médiatique, cela ne changera rien car, ne l'oublions pas, ce personnage de BD est entouré par sa famille et ses "ami-e-s" milliardaires avec la pire palette de ministres possibles. Ce n'est un clown que d'apparence, mais n'oublions pas qu'il a des pouvoirs énormes et pourrait se révéler très vite, très dangereux à force de se mettre tout le monde à dos...dans son propre pays et sur l'ensemble de la planète.

Les indiens se battent contre l'oléoduc qui éventre leurs territoires. Qui colonise quoi ? Qui pense que il sera à l'abri dans SON pays, sans conscience de l'état de la planète et des conséquences de nos activités sur celle-ci et qui ne révèle pas des ressources infinies....
J'ai mal aux américain-e-s, à mes ami-e-s américain-e-s. J'ai entendu tellement de critiques sur ce pays aux multiples facettes et j'ai toujours mis en avant ses côtés positifs, par expérience, pour y avoir voyagé à travers tout le pays du nord au sud et pour y avoir vécu aussi une/des tranches de vie. C'est un pays sauvage, primitif, dès que vous quittez les grandes métropoles et que vous vous enfoncez dans l'immensité des paysages. Il y a aussi ce sentiment de liberté individuelle très marqué qui permet de l'inventivité, les initiatives et des belles réussites dans pas mal de domaines. Mais il y a aussi l'autre face moins glorieuse et dont on ne parle jamais. Pas de services publics pour ainsi dire, pas de couverture sociale, pas de santé gratuite, un niveau de scolarité assez médiocre dans le primaire et secondaire et tout ce que j'ai dit plus haut. Et le désenchantement amène les protestations qui se révèlent dans ce genre de vote, pour un président qui n'a rien d'un défenseur des pauvres, bien au contraire. Allez comprendre...Mais nous n'avons pas de leçons à donner, nous qui avons un FN à cette hauteur et qui poursuivons une politique néolibérale qui casse les services publics et les gains sociaux d'après-guerre, de nos parents, du programme du Conseil National de la Résistance. Des leurres et des menteurs, nous en avons un tout aussi large éventail.
Alors, restons modérés dans nos propos et soutenons toutes celles et ceux qui combattent Trump et résistent dans leur pays contre les mesures qu'il souhaite mettre en place de force.
Ne crions pas au loup, à une catastrophe mondiale comme si tous les pays allaient faire marche arrière sur ces engagements climatiques. Les USA s'isolent de plus en plus et c'est le moment de s'en émanciper, de Make Europe a leading continent qui a des partenaires chinois, japonais, africains, boliviens, finlandais,...ce qui est déjà le cas depuis un moment. Affranchissons-nous des USA et faisons confiance dans une Europe plus juste, plus homogène dans la politique économique, sociale et environnementale et plus diverse, plus riche dans ses capacités de recherches, d'inventions, d'innovations. Nous aussi, nous sommes un melting pot, un mélange doux et épicé ; nous aussi faisons des efforts pour ne pas tomber dans le rejet des autres en prenant pour axiome la croyance d'une pureté d'origine...
Mais pour aller vers l'exemplarité, il nous faut aussi une rupture radicale avec ce sytème économico-politique importé des USA, le capitalisme libéral qui n'est pas un exemple humainement acceptable et économiquement viable dans la durée. 
Retrouvons nos valeurs communes, celles qui ont fondé la démocratie, les biens communs, le respect des différences.